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Jour 16 d’un voyage au goût de retrouvailles

Jour 16 d’un voyage au goût de retrouvailles,
Redon

L’amour. Tu ris souvent de mon amour pour les amours. Comme si parler d’amour, écrire l’amour et le ressentir était naïf. Comme si aimer l’amour faisait de moi une Bisounours en puissance. Mais si on nous enlève l’amour, que nous reste-t-il ?

J’aime l’amour, car il se décline en milliards d’infinis. Si le verbe « aimer » est unique, ses significations changent à chaque relation. J’aime et j’ai aimé des dizaines de personnes.
Amour amoureux.
Amour amical.
Amour fraternel.
Amour sans nom qui a fait vibrer mon petit cœur vagabond le temps d’une rencontre éphémères.

Lui, je l’ai aimé quelques années. Du haut de mes 19 ans, je découvrais l’amour en commun, le couple, la cohabitation, les brioches maison et les dimanches d’orgie culinaire.
Lui, je l’aime toujours. Différemment. Quasiment 10 ans après notre rupture, je l’aime d’un amour tendre et amical.
Dans nos silences, nos absences et les distances, il continue d’habiter un coin de mon cœur. Il était donc impensable de passer par la Bretagne sans m’arrêter chez Lui.

J’aime l’amour, car il se décline en milliards d’infinis.

En souvenir de nos escapades sur le littoral, j’ai fait un détour de 30 km pour revoir Pornic et sourire à ces instantanées qui transforment une station balnéaire en condensé de bonheur passé.
En souvenir des week-ends chez ses parents, j’ai traversé le pont de Saint-Nazaire et j’ai souri à ces litres de bière et de cidre bus en dévorant notre poids en fromage.
En souvenir de notre amitié infinie, j’ai pédalé jusqu’à Redon.

Pour le retrouver chez Lui, j’ai pris la route de Saint-Nazaire à Redon. Pour rencontrer ses bébés, j’ai passé 60 km sous la pluie battante. Trempée jusqu’aux os, j’ai mangé sous le seul abri-bus sans banc, j’ai hésité à fermer les yeux en pleine descente pour sécher mes cils et j’ai hésité à pester en voyant qu’il habitait en haut d’une côte.

Chez Lui, j’ai enfin fait une pause. La première journée du voyage sans toucher au vélo. À la place, j’ai accepté les câlins d’un bébé qui sent bon, j’ai lu des histoires, j’ai raconté mes voyages et j’ai plongé dans cette amitié qui semble immuable. J’ai appris à connaître sa copine, j’ai petit-déjeuné avec mon ex-belle-mère et j’ai profité d’un bon lit chaud.

On s’est dit au revoir comme le jour de notre rupture : on s’est fait la bise, j’ai poursuivi mon voyage et, dans un dernier sourire, on s’est sous-entendus qu’on s’aimait comme s’aiment des amis que ni la pluie, ni les automobilistes irrespectueux ni les côtes sur les départementales ne sauraient freiner dans leur envie de boire un thé ensemble.

Août 2021 : Toulouse → Bruxelles à vélo et en solo. Lors de ce voyage à vélo et en solo, j’ai écrit des lettres d’amour et de désamour. Réelles ou fictives, elles racontent ce voyage sous le prisme de l’amour, des rencontres, des doutes et de la séparation. Toutes les lettres sont à retrouver ici ou sur Instagram.

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