Que l'on soit pour ou contre l'avortement, cela ne changera rien à la situation : les femmes avortent et continueront d'avorter ! Pour essayer d'apporter ma goutte d'eau à la situation, j'ai rédigé cet article à destination, surtout, des voyageuses, expatriées, touristes ou exploratrices qui tomberaient enceintes en Amérique Latine. Pour chaque pays du continent vous trouverez la législation en vigueur, les peines encoures et surtout des liens d'associations susceptibles de vous aider, écouter, orienter en cas de grossesse non désirée.
Expatriation
A quelques mois de mon voyage pour découvrir où est mon "chez moi", je commence à me demander s'il est vraiment important d'offrir une adresse à notre "chez moi" ... Aujourd'hui j'essaie de réfléchir à ce "chez moi" que je vais quitter et retrouver ...
Ma vie, parfaite pour moi, me semblait n'avoir rien de différent avec celle des autres. Oui, bien sûr, j'ai choisi un mode de vie plutôt nomade, je ne réfléchis pas toujours avant de vider mon compte en banque pour m'acheter un billet d'avion et je suis prête à partir à l'autre bout de la Terre pour gagner une misère juste parce que "les voyages forment la jeunesse" ...
"Partir, c’est mourir un peu. Poursuivre le voyage, c’est peut-être ressusciter. Le vrai voyageur, c’est celui qui jamais ne tente de revenir en arrière." (Jacques Renaud)
Rien n'était vraiment prêt : je ne m'étais renseignée ni sur les conditions d'entrée des pays à traverser, ni sur les vaccins obligatoires et encore moins sur les routes à suivre. Mon itinéraire, résumé en deux mots, pouvait tout aussi bien me faire passer par le Paraguay, le Surinam ou Trinité et Tobago.
Dans deux mois je pars ... deux mois, le temps de gestation d’une louve ... le temps de faire mon sac ... le temps de l’embrasser une dernière fois ... le temps de l’aimer une première fois ... le temps de décoller ... deux mois ...
Retour, je te maudis. Je te maudis, toi et ton nom que l'expérience grave au plus profond de mes mauvais souvenirs ... toi et la solitude que tu poignardes dans mes souvenirs ... toi et ces larmes sèches qui lacèrent mon coeur lorsque je lui souris un adieu indéfini ... toi et cet amour que tu m'as volé lorsque tu m'as rappelé en France ... toi et cette déclaration trimestrielle qui ne prendra jamais en compte la richesse de son cou gras et de ses bras frais ... toi et ce RER dans lequel je me perds au fond de mes écouteurs pour ne pas entendre leurs sifflements, pour me faire croire que je ne l'ai pas quitté pour rien ...
Demain je pars. Demain je m'envole pour un rêve. Demain je dirai "à demain", encore une fois. Demain les tambours qui secoueront mon coeur feront trembler mes larmes sèches. Demain je pars.
Sans honte aucune pour ma folie, je t’explique que j’y ai vécu six mois. Six mois sur la Côte de la vanille. Six mois en contrat local. Six mois avec 50€/mois. A l’annonce de ce chiffre tes yeux brillent. Admiration ? Scepticisme ? Interrogations ? Une seconde s’efface et tes lèvres me remplissent le coeur de déception lorsque tu me réponds “Ah, mais ça va en fait : on vit bien avec 50€ mensuels à Mada !”
Moi, à 17 ans je voulais voyager, sauver le monde et être heureuse. Malgré ce grand projet de vie, mes professeurs me conseillaient d'entrer en prépa littéraire, le CIO ne jurait que par la fac et mon compte en banque me permettait à peine d'acheter un kebab de temps en temps. Pas évident à 17 ans de concilier ses rêves avec la réalité ... "
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde »(Gandhi) La victime n’a pas d’âge J’ai 15 ans. En uniforme de collégienne je déambule sous les cocotiers. A quatre doigts […]
J'ai envie de vous parler du temps chaud et humide qui apprend à notre corps à transpirer des paupières ... du temps orageux qui illumine l'Océan Indien de mille éclairs le soir venu ... du vent qui, de temps en temps, fait chanter les cocotiers et transforme notre terrasse en véritable coin de paradis ...
S'expatrier ... décider de prendre le large histoire de voir si l'herbe est vraiment plus verte là-bas … histoire de voir là-bas si on y est … histoire de laisser notre vie présente dans une bulle de parenthèses pour tout (re)commencer là-bas ... histoire de comprendre d'où on vient tout en allant là-bas ...
Partir vivre quelques mois ou plusieurs années à l'étranger épate souvent la galerie. Au moment du départ, en soirée avec des inconnus ou en balade dominicale, le baroudeur s'entend souvent dire qu'il est courageux de partir, de tout quitter pour tenter l'aventure. Pourtant, du courage, ce n'est pas en partant qu'il en faut mais bien au moment du retour …
Dix ans de voyages, cinq ans d'études et 18 mois au Chili pour reprendre la route, une fois de plus ...
Lorsque l'on décide de s'expatrier il faut penser à tout : aux livres qui garniront notre nouvelle bibliothèque, aux bilans de santé qu'on ne pourra pas se payer dans le pays le plus libéral au monde, aux personnes à qui dire au revoir ou à bientôt, aux kilos de chocolats à apporter de l'autre côté de l'Atlantique car là-bas il n'y en a pas vraiment, au visa indispensable pour ne pas être clandestin
Trois mois. Pour tous ceux qui ne voyagent pas ou qui ne sont pas dans une situation de semi-illégalité cela ne représente rien, pourtant, pour les étudiantes qui, comme moi, ne prennent jamais la peine de faire des visas cette échéance représente beaucoup : c'est le moment où l'on va visiter le pays d'à côté histoire de renouveler le visa touriste ...
A peine un visa touristique, un compte en banque vide, aucune opportunité professionnelle dans mon domaine, pas de billet "retour" ni même les moyens d'en acheter un mais toujours cette curiosité intarissable, cette soif de folie et cette folle envie de ne rien faire comme tout le monde.
Vous devez sûrement vous demander pourquoi je suis restée au fin fond du Chili, entre le Pacifique et les Andes glaciales ? Pourquoi j'accepte de bosser 15 jours de suite sans journée de repos pour gagner moins de 700 euros par mois ? Pourquoi je passe des heures et des heures au boulot à me tourner les pouces jusqu'à 21h30 ?
Le Chili c'est ... c'est des taxis peu bavards : hop, on monte dans la voiture, on paie, on part sans même avoir déballé sa vie de A à Z ... c'est des bières qu'on boit entre l'Océan, les rats et les Andes ... c'est des soirées sur son lieu de travail ... c'est une proposition de boulot après 15 jours de stage ... c'est l'envie de ne plus rentrer en France ... c'est le besoin de partir ...