« Le bonheur est parfois caché dans l’inconnu. »
(Victor Hugo)
Petite, on t’a dit de ne pas parler aux inconnus.
Petit, on t’a répété mille et une fois de ne pas suivre un inconnu, même s’il a dans sa poche quelques bonbons malicieux.
Aujourd’hui tu n’es plus petite. Aujourd’hui tu es une voyageuse.
A quelques rues de chez toi, à pied, en stop, en bus ou en train, tu vas et reviens vers de nouveaux paysages.
A l’autre bout du monde, à cheval, à moto, en taxi ou en avion, tu découvres et admires de nouveaux horizons.
Aujourd’hui tu es grand. Aujourd’hui tu es un aventurier.
Alors écoute mon conseil : parle aux inconnus !
Mais s’il te plaît, ne crois pas tout ce qu’on te dit : pour parler à des inconnus tu n’as pas besoin de sortir de ta zone de confort. Toi la timide, toi l’introverti, n’explose pas cette zone qui te protège du précipice de l’inconscience. Conserve-la précieusement, connaît-la, explore-la et étends ses limites jusqu’à ce qu’un « Bonjour ! » lancé au sourire d’un inconnu devienne ta seule arme contre les trop pleins de solitude voyageuse.
Parle, souris, embrasse ou suis cet inconnu qui va et revient vers de nouveaux paysages.
Parle à ce jeune breton qui ne quitte jamais sa terre ferme sans son gwenn-ha-du.
Parle à ce boulanger kosovar qui regrette ne pas pouvoir te faire visiter son pays.
Parle à cet ingénieur qui boit un verre de rouge, seul au milieu d’un dortoir toujours trop vide.
Parle, ose, étire les limites de ta zone de confort jusqu’à ce que tu sois capable de parler la plus belle langue du monde : le sourire.
Parle, voyage, change tes plans ou invite les leurs dans la danse de tes découvertes.
Parle et écoute.
Ecoute ses rires, ses envies et le rythme de sa marche.
Ecoute ses aventures d’ailleurs, ses rêves de lointain et ses projets de demain.
Ecoute et laisse son invitation danser jusqu’à tes envies d’improvisation.
Parle, écoute, étire les limites de ta zone de confort jusqu’à ce que l’inconnu devienne ton chemin.
Parle à cet inconnu au bâton de pèlerin.
Parle à ce couple qui profite d’un PVT en Argentine pour visiter les mille recoins du Chili.
Parle à ce petit bonhomme de PMU qui a troqué sa vie contre celle d’un comptoir.
Parle une seconde, cinq minutes, une heure.
Parle le temps d’une bière, d’une averse ou d’un voyage.
Lève ton pouce à l’inconnu, enlève tes écouteurs et débranche la peur qui asphyxie ton cœur.
Aujourd’hui, toi, l’aventurier, la voyageuse, l’explorateur, la touriste, tu es grand, tu es grande.
Aujourd’hui ta vie se balade entre tes mains et d’un coin de lèvre à un autre tu as le pouvoir de faire de l’inconnu ton meilleur allié.
Derrières tous ces inconnus se cachent un ami, un amant, une confidente, un compagnon de route ou une rencontre éphémère.
Certains inconnus t’ouvriront leur cœur. Lui n’osera pas te voler le baiser qu’ils poursuit depuis des kilomètres. Elle écoutera ton cœur lorsque tu auras peur d’aimer. Eux t’offriront des rires à ne plus s’en souvenir. Lui, te fera faire tellement de détours que tu ne sauras même plus quel était ton voyage initial. D’autres enfin feront de ton voyage le plus beau rêve de ta vie.
Et toi, lecteur, lectrice, oses-tu parler aux inconnus ?
Très bel article, très agréable à lire et rempli de vérité ! Un grand bravo ! Je ne peux qu’approuver tes propos. Aller vers l’autre fait partie intégrante du voyage, c’est ce qui le rend riche et ça permet souvent de faire de belles rencontres et de vivre une expérience encore plus forte.
Merci pour cet article.
Merci beaucoup pour ton commentaire !
C’est exactement ça : la rencontre, l’échange avec les locaux, les expats, les touristes ou les voyageurs au long cours fait partie du voyage. Sans cela le voyage perd peut-être d’un peu de piment