Le Nicaragua c’est un choc culturel
Au Nicaragua les jeunots de 16 ans font des concerts de rock en reprenant toutes les chansons inconnues de Queen, d’Elvis Presley et des Beattles, on porte la nuque longue, on fume un mélange infâme de weed et de tabac gras, on porte des chemisettes de bûcheron avec des shorts et des Van’s.
Au Nicaragua on se fait engueuler par un pervers parce qu’on a une main dans la poche, on écoute le blabla d’un journaliste qui essaie de nous convaincre qu’on a du talent pour le dessin alors qu’on a juste écrit son nom sur un papier, on prend le taxi deux fois par jours, tous les jours.
Au Nicaragua, les passants ne hèlent pas les taxis mais les taxis klaxonnent les passants, les filles se font siffler et tout le monde trouve ça normal. Ou pas.
Le Nicaragua c’est des cultures
Au Nicaragua on célèbre les 19 ans d’une radio par une grand-messe. Ici le gouvernement est socialiste (extrême gauche en théorie) et catholique en même temps, le Che est une super star, tout comme Jésus Christ.
A Managua on regarde les matchs de la champions league sur des écrans géants installés par le gouvernement alors que des gens meurent de faim. Peut-être qu’un but du Barça rempli autant la panse qu’un plat d’haricots rouges.
Au Nicaragua les musiques traditionnelles sont la polka et la mazurka. Sans oublier les chants révolutionnaires du FSLN (le parti politique au pouvoir) et la musique garifuna des descendants des esclaves marrons des Caraïbes.
Travailler au Nicaragua c’est renoncer à ses week-ends de repos, c’est avoir une vie sociale encore plus pauvre que celle d’un moine Tibétain perdu en forêt de Sénart, c’est écouté des récitals de poésie le vendredi soir, organiser des concerts et passer deux jours à entendre les balances son d’un festival de batterie.
Le Nicaragua c’est politique
Au Nicaragua, des millions de barils de pétrole disparaissent entre le Vénezuela et le pays. Ils disparaissent tellement bien que le prix de l’essence explose alors que les rumeurs racontent que l’allier principal d’Ortega est Chavez, que l’ami politique du Nicaragua est el Venezuela et qu’ils ont des accords pour s’acheter et vendre des biens, dont le pétrole, pas trop chers.
Au Nicaragua, on vit, on apprend, on découvre et on rit.
Au Nicaragua on s’intéresse à la Révolution, aux dictatures d’antan et d’aujourd’hui, on respire le sandinisme et on se demande le pourquoi du comment d’un culte de la personnalité. Et puis, on comprend pourquoi des jeunes sont contre l’extrême gauche, pourquoi des adultes croient dur comme fer à la Révolution et au FSLN malgré les dérives totalitaires d’Ortega. Au Nicaragua on découvre l’autre facette du communisme, on marche entourée de poules et cochons offerts en échange de votes, on aperçoit les enjeux de la diplomatie et on rêve d’un monde où la Culture serait enfin reconnu comme pilier de l’Humanité.
Et toi lecteur, connais-tu le Nicaragua ? Raconte-moi en commentaire ton séjour au pays des lacs et des volcans !
Mise à jour : lorsque je parle ici et là de mon séjour au Nicaragua, en dictature, on me demande parfois si, en acceptant de vivre en dictature, je cautionnait, implicitement, ces systèmes. J’y ai longuement réfléchi et j’ai rédigé un article pour parler de boycott, de responsabilité morale du blogueur voyageur et de démocratie. Pour le lire, c’est ici.
Ça doit être super sympa ! 😀