Des maisons basses aux allures de Western, du jasmin en fleur, du fromage de chèvre grillé au feu de bois, une rivière et le silence du désert. Quelques pas, deux trois sourires et un soleil de plomb m’auront suffi pour tomber amoureuse de la Vallée de l’Elqui.
Depuis, ce petit coin de paradis est l’un de mes « chez moi » chiliens. Souvent oubliée des touristes qui quittent la chaleur de Santiago pour se ruer dans celle du désert d’Atacama, la vallée de l’Elqui est une invitation au calme, sans détours.
Lorsque j’y suis allée la première fois, j’ai accompagné un ami qui venait d’apprendre sa parentalité à naître. Erreur d’un soir, il a voulu oublier cette nouvelle en voyageant vers le Nord.
On est parti sur un coup de tête direction le village touristique de Pisco Elqui. On a campé près de la rivière, on a marché sans but dans la tranquillité des montagnes, on a fait un tour sur le marché d’artisanat d’Horcon. Puis, on est reparti, direction le Sud.
De ces quelques jours sous le ciel étoilé de la vallée, j’ai gardé un goût d’inachevé. Les vergers d’oranges, de grenades et d’avocats, les vignes et les sommets inaccessibles avaient plus à offrir que quelques détours improvisés. Alors, je suis revenue.
Accompagnée de mon sac à dos, j’ai travaillé dans une auberge de jeunesse à Vicuña (infos en pied de page), puis une autre à La Campana. J’ai arpenté les ruelles de Vicuña, la ville de la vallée, pour imprimer ses pavés sur mes semelles vagabondes. Je me suis assise dans le cimetière verdoyant, j’ai suivi l’horizon jusqu’aux montagnes suivantes, j’ai zigzagué sur le pont de singe de la mort qui tue, j’ai goûté au pisco de la pisqueria ABA, j’ai savouré la bière artisanale de Guayacan.
Une fois mon sac à dos enraciné, j’ai reçu ma famille nomade. On s’est retrouvé, on rit, on a mangé jusqu’à plus soif puis on s’est séparé. On a marché jusqu’à des pétroglyphes tellement chargés d’histoire qu’on a failli les louper, on a levé nos pouces jusqu’au nouveau centre énergétique de la Terre (la vallée de Cochiguaz), on a rendu visite au « Pisquero Loco », ce petit bonhomme sans âge qui faisait du pisco au fond de son jardin jusqu’à avoir des problèmes avec la police du coin.
Avant de reprendre mon sac, j’ai brodé sous un figuier en fruits une amitié intergénérationnelle, interculturelle. Lui, c’est Richard, un Libanais qui a vécu en France, au États-Unis et qui maintenant profite de la douceur du Chili. Une tasse de café à la main, il me raconte la guerre d’Irak, des bribes de politique du Proche et Moyen-Orient, la Floride, le Liban d’antan.
Moi, je l’écoute, je déguste les œufs à la libanaise, le baba ganoush, le taboulé et les confitures maisons. Il m’apprend les saveurs de chez lui. Je le replonge en enfance avec des orangettes et des tartes aux fraises.
Pour Richard, le bonheur se mange, se savoure, se dévore. Le bonheur est comestible et se partage sous un figuier en fruits.
Que ce soit pour un week-end ou une semaine, le temps s’allonge dans la Vallée de l’Elqui. Il s’étire jusqu’à offrir aux curieux de passage un moment de luxe, calme et volupté absolue.
Une pause nature
Amateurs de nature, je vous invite à vous perdre sur les sentiers du Cerro de la Virgen (à Vicuña), vous balader à pied ou à vélo sur l’ancienne voie ferrée qui relie Vicuña à Diaguitas ou rentrer de Pisco à Vicuña à vélo (location de vélos possible à Vicuña).
Pour une pause plus spirituelle, la Vallée de Cochiguaz est présentée comme le nouveau centre énergétique de la Terre. Au milieu des montagnes désertes, le chant de la rivière berce les voyageurs en quête de repos.
Une pause poétique
Amoureux de poésie et de culture, vous pouvez visiter le Musée Gabriela Mistral de Vicuña (gratuit), son mausolée et sa maison de Montegrande. En se perdant les rues de Vicuñavous pourrez découvrir de nombreux muraux. Le plus impressionnant est sans doute celui de Diaguitas qui retrace l’arrivée des conquistadores espagnols sur le continent (sur la route principale à la sortie de la ville).
Une pause étoilée
Pour les romantiques, passionnés d’astronomie ou curieux, la Vallée de l’Elqui a l’un des plus beaux ciels du Chili. L’air y est sec et la pollution lumineuse très faible. De nombreux observatoires proposent des tours entre 7 000 et 24 000 pesos par personne. Toutes les agences ne disposent pas de site web ou de réseaux sociaux. Le mieux est donc de chercher les infos directement sur place, soit auprès de l’office de tourisme, soit de votre hébergeur.
Une pause solaire
Si vous avez la chance d’être au Chili début juillet 2019, faîtes une halte dans la vallée. L’éclipse du soleil y sera totale. Ce cache-cache galactique attire beaucoup de monde et les hébergements risquent d’être pris d’assaut. Mieux vaut donc réserver une chambre dès maintenant !
Voici toutes les infos pratiques pour un séjour dans la Vallée de l’Elqui, Chili :
- Office de tourisme :
- Site web ici
- San Martín esquina G. Mistral (Torre Bauer : la tour rouge sur la place centrale)
- Comment y aller ?
- Depuis Santiago jusqu’à Vicuña (bus direct ; entre 7 et 8 heures de trajet)
- Expreso Norte : tous les jours à 13 h 00 et 23 h 00
- Turbus (terminal San Borja et/ou Alameda) : tous les jours à 23 h 45 et 00 h 15
- Depuis Santiago jusqu’à Vicuña (bus direct ; entre 7 et 8 heures de trajet)
- Depuis Vicuña jusqu’à Santiago (bus direct)
- Expreso Norte : 11 h 45 et 21 h 45
- Turbus : 21 h 25 et 22 h 45
- Depuis et vers La Serena
- Bus : départ régulier depuis le Terminal de bus de La Serena (+/- 45 min ; dernier départ 20 h 00)
- Colectivo : depuis la rue Domeyko (+/- $2.500)
- Depuis et vers Pisco Elqui +/- 1 heure de trajet ; colectivos et bus à prendre au terminal de Vicuña
Hostal Colibri : situé en plein cœur de Vicuña l’hostal dispose d’un dortoir, de chambres doubles, triples et quadruples et même d’un gîte (cabaña) pouvant accueillir jusqu’à 6 personnes.
Le + : le petit-déjeuner gargantuesque avec des produits faits maisons, du pain aux confitures en passant par les jus et les yaourts. Un régal !
Contact : elcolibri.vicuna@gmail.com
J’entends pas mal parler de la Vallée de l’Elqui, je pense m’y arrêter du coup 🙂
Tu aurais bien raison d’y faire un tour ! La vallée est magnifique. Selon la saison tu pourras voir une vallée aride de rouges et de terre, une vallée verte d’avocats, de raisins et de grenades ou une vallée aux sommets blancs d’une neige éphémère. Et quelque soit la saison le temps y est agréable (même si en été les températures montent vite)
J’ai eu l’immense privilège ,grâce à ma famille chilienne ,qui m’a fait ce splendide cadeau ,de cette vallée de l’Elqui, en 2003 ! Bien sur ,C’était à ce moment là sûrement très différent . C’est un lieu qui m’a marqué à jamais! Sa sérénité,son énergie ,qui nous à tenu éveillé une grande partie de la nuit! Mais un temps magique et de belles rencontre!!Le CHILI est cela ,Mon pays de coeur! beaucoup d’autres pays d’ Amérique Latine que j’ai apprécié pour leur beauté des paysages ,ne remplacera pas mon amour pour le chili ,Le nord reste ma terre,le SUD magnifique,l’îli de Chiloé et son histoire! Je suis heureuse d’avoir passé plus de 8 mois en famille mais surtout chez les habitants avec qui les échanges ont éte d’une simplicité sans limites ,d’un partage que l’on ne retrouvera sûrement pas ,dans des chambres ,encore moins dans des hôtels « »pour routards » »bien organisés !Je les aime du fond de mon coeur de notre confiance mutuelle , ainsi que de se q’ils qu’elles ont voulu me raconter! Ceci est irremplaçable , C’EST UNE LECON DE VIE , DE SOLIDARIDARITÊ ,D’ ÊCHANGES!
Merci pour ce super retour ! Je suis aussi tombée amoureuse du Chili. J’étais censé y passer 6 mois et j’y ai vécu 4 ans. J’ai découvert la Vallée de l’Elqui un peu par hasard. Je ne savais pas combien de temps j’allais y rester et j’ai eu du mal à en partir. Je suis ravie de lire que d’autres personnes ont adoré cette magnifique région 🙂